les Arabes et les juifs en Palestine avant 1948

Jérusalem : el quds (la sainte)

Sont considérés comme appartenant à l’ethnie, au peuple, à la nationalité arabe ceux qui parlent l’arabe qu’ils considèrent comme leur langue naturelle, font leur l’histoire et les traits culturels du peuple qui s’appelle et est appelé arabe, revendiquent l’identité arabe.

Sur 600 millions de musulmans, 140 sont arabes, la colonisation, puis la création de l’Etat d’Israël ont creusé le clivage entre " vrais arabes " et " arabes chrétiens ou juifs ".

Période Ommeyade:

, volonté de donner à Jérusalem une place éminente dans la géographie de l’Islam. Sourate 17, voyage nocturne de Mohammed de la Mekke à Jérusalem

638, conquête totale de la Palestine aux mains des Byzantins, le calife Omar

Vers 690, construction de El Aqsa (monument le plus ancien de l’Islam)

691, construction de la Qubbat al sakhra (coupole du rocher) sous Abd el Malik

Statut de la Dimma pour les chrétiens, juifs, sabéens et zoroastriens : préserver la liberté de cu4lte et de culture, soumission au pouvoir Musulman (donc protection), ils doivent payer un impôt par tête.

Déclin de Jérusalem. Pendant les Ommeyades et les Abbassides, mais la Palestine est l’une des provinces principales du califat

780, reconstruction de El Aqsa

1009 : conquête Fatimide, destruction de Saint Sépulcre

1071 : Seldjoukides et 1098 : re Fatimides on accepte les juifs et les chrétiens sans problèmes, cultures très hétérogènes, relaté dans beaucoup de livres.

1099 : Croisades prennent Jérusalem, massacres des non-Chrétiens

1100 : fondation du royaume latin de Jérusalem

1187 : Saladin

Puis de plus en plus de persécutions anti juifs…

A partir de 1880, crise antisémite en Europe de l’Est et de l’Ouest, pogroms, législation antisémite, on commence à envisager la constitution d’une nation véritable, douée d’un Etat et d’un territoire. Il est difficile de trouver un espace vide dans le monde et l’articulation à l’histoire ne peut que conduire à revendiquer la terre sainte, alors sous l’autorité ottomane. Il faut abolir les siècles de vie en diaspora. Ce nationalisme juif prend le nom de sionisme et prêche l’immigration en Palestine (alya)

1° alya :1880-1890 :

les amants de Sion, mouvement d’assez faible importance et peu organisés. Théodore Herzl en 1896 fonde réellement le mouvement en définissant l’Etat comme seule solution au problème juif ainsi qu’une reconnaissance internationale du peuple juif en tant que nation ayant des droits. C'est le début du Sionisme politique dont le premier succès est l’organisation du congrès de Bâle en 1897, qui fonde l’Organisation Sioniste Mondiale. Théodore Herzl ne parle au début que d’un foyer juif, il ne veut pas alerter les autorités ottomanes qui peuvent les renvoyer d’un instant à l’autre, et donc, passe sous silence la revendication d la constitution d’un Etat juif. Les Arabes considèrent ce projet comme une menace, mais ils se calment lorsque les riches juifs organisent des exploitations agricoles en utilisant massivement la main d’œuvre arabe, s’intégrant au système économique local.

2°alya :

Début de la confrontation, le mouvement sioniste est très bien organisé. Les nouveaux arrivants ne dépendent que de leur travail pour vivre, mais la main d’œuvre est exclusivement arabe, ils sont moins chers et les juifs venus d’Europe ne peuvent pas rivaliser, désireux de maintenir un certain niveau de vie. Ils militent activement pour le travail exclusivement juif, les responsables sionistes tentent de favoriser une immigration des juifs yéménites, afin de rivaliser avec la main d’œuvre arabe, mais c’est un échec.

La solution est donc de constituer une économie collective socialisante en circuit fermé, cela permet de se passer totalement du travail indigène : C’est le Kibboutz

Les réactions des hommes politique arabes :

-abandon par les colons sionistes de leur citoyenneté étrangère et adoption de la citoyenneté ottomane (perte de la protection par les capitulations : conventions qui règle le statut des étrangers)
-Garantie qu’aucun paysan palestinien ne soit dépossédé de sa terre
-ouverture des écoles sionistes aux arabes (amélioration de l’éducation des arabes)
-Utilisation limitée de la langue hébraïque pour que l’arabe ne perde pas son statut de langue nationale
-participation des arabes aux institutions économiques sionistes
-utilisation des capitaux juifs pour les projets de développement arabes
-soutien de la presse et de l’influence politique sioniste en faveur des arabes en occident
-dispersion des colons juifs dans l’ensemble des provinces arabes et pas seulement en Palestine

La première Guerre Mondiale :

Abolition des capitulations pour les colons sionistes russes, les autorités en profitent pour expulser un peu. Les Britanniques croient en la thèse antisémite d’un pouvoir occulte aux juifs et leur apportent donc leur soutien afin d’être de leur côté. De plus, ils soupçonnent les juifs d’exercer une énorme influence sur les Etats unis et la Russie à la fois. Ils sont aussi profondément anti-arabes. Les intérêts de l’empire britannique sont placés au premier plan puis ensuite, ceux des peuples de l’orient.

Les Palestiniens acceptent l’idée d’une nouvelle immigration juive mais dans le cadre d’une totale égalité des droits avec les autres populations, c’est inacceptable pour un mouvement qui revendique au minimum une communauté nationale exclusive et au maximum l’appropriation de toute la Palestine.

Dès 1918, les Arabes s’inquiètent pour la Palestine et leur avenir et organisent des manifestations hostiles au sionisme.

Jérusalem :

Nouvelle période du mandat britannique, l’administration mise en place accélère le réveil de la cité, établissement du gouvernement, de la cour suprême, du haut commissariat, de l’agence juive (reconnue par la SDN).1925, université hébraïque de Jérusalem, sur le mont Scopus. La mosquée el aqsa est rénovée entièrement entre 1938 et 1942.

La France et le Royaume Uni se déchirent la Palestine. Les Britanniques cherchent l’appui des " vrais " arabes, les Hachémites d’Arabie saoudite, c’est à dire le roi Faysal. Il négocie à Londres en 1918, tous les textes en Anglais, langue que Faysal ignorait, sont favorables aux sionistes, alors que ceux en Français, que Faysal comprenait, et en arabe vont beaucoup moins loin. 1919, accord Faysal/britanniques : parenté raciale entre juifs et arabes…en cas de conflit, le RU servira d’arbitre.

Les relations juifs et arabes dans les années 20 :

Aucune entreprise sioniste ne doit employer de travailleurs arabes, la propriété juive est essentiellement collective, tout bien acquis ne peut être rétrocédé ou loué aux arabes.

Le caractère dramatique de la situation réside dans le fait que c’est un jeu à somme nulle, on ne peut progresser qu’au dépend de l’autre, le développement des juifs se fait obligatoirement au détriment des arabes. La Palestine est déjà un espace surpeuplé, le manque de terre rend impossible l’accueil des juifs ruraux. Moins il y a de terres, plus elles sont chères, les Arabes ne peuvent donc plus acheter de terres, seuls les juifs le peuvent.

Le mouvement sioniste des années 20, trois tendances :

-centriste : Weizmann
-gauche socialisante : Ben Gourion
-Droite révisionniste : Jabotinsky

Dans les années 30, le mouvement révisionniste fait scission de la Haganah (organisation paramilitaire juive), et crée Irgoun, puis re-scission plus tard et fondation du groupe Stern, hyper extrémiste. Irgoun est très implanté en Pologne avec des camps d’entraînement, le chef est Begin. Irgoun entre en guerre contre le RU, au début, la Haganah combat aux côtés du RU mais ensuite, ils s’allient à Irgoun (à partir de 1944). La position d’arbitre espéré par le RU est impossible, depuis 1937, les Palestiniens sont révoltés contre le RU. En 1948, Ben Gourion supprimera Irgoun et Stern au profit d’une armée unifiée, l’Etat aura alors le monopole de la force et de la violence.

La seconde guerre mondiale :

En occident, sentiment de culpabilité collective, tout le monde est coupable du génocide. Leur donner la Palestine sera une bonne manière de réparer. Dès 1947, les Arabes sentent qu’ils vont se faire expulser par les juifs. Plan de partage en novembre 1947, arabe, juif et international, mais le RU est contre, il n’y a aucun accord signé, seulement un accord verbal. C'est la guerre en Palestine, le RU prévoit d'évacuer le 15 mai 1948, la violence augmente. Les Arabes tentent d’isoler les juifs, ils dominent jusqu’en mars 1948. 0 partir de mars avril, les sionistes expulsent les Arabes des zones de contrôle juif. L’accès à Jérusalem est contrôlé, à l’intérieur, c’est la guerre des quartiers. Les autres pays arabes s’en mêlent ils étaient avant arrêtés par le RU, et parce qu’ils voulaient prendre la Palestine mais pas le libérer.

" La grande victoire du sionisme, c’est d’avoir transformé la question juive en une question arabe. " David Ben Gourion (30’s)